Texte > Dédale-Screen
Les trois couleurs primaires, si on les mélange, deviennent noir, ce noir auquel Justin Weiler nous avait habitué dans son travail.
Ici, le cyan, le magenta et le jaune ne sont pas mélangés mais superposés. Et c’est bien l’absence d’une des couleurs primaires qui fait naître la couleur.
Pour Justin Weiler, la démarche est la même, il y a toujours ce besoin de cacher, de dissimuler et chaque couche de peinture recouvre un peu plus le verre pour effacer la transparence. Pourtant une partie du dessin laissé vierge vient révéler un espace architectural qui structure chaque peinture. Les motifs se suivent et relient les peintures entre elles. Une trame se dessine qui nous emmène dans un parcours linéaire. On suit l’exposition de tableau en tableau, l’un amenant l’autre, on se laisse entraîner. Pas à pas.
Dans le motif, des spectres apparaissent, des fantômes, des apparitions perspectives nous projettent dans la peinture.
Au geste de recouvrement minutieux du verre s’ajoutent les strates de verres, des plans qui se superposent et laissent entrer la lumière par un protocole précis mis en place par l’artiste.
Ce sont les réserves de peintures qui révèlent la lumière, la profondeur et la subtilité de la peinture.
Les choses s’entremêlent, on ne sait plus si la lumière influe sur la perception de la couleur ou bien l’inverse.